Une personne trans est une personne dont l’identité de genre est différente du genre qui lui a été assigné à la naissance.
L’identité de genre est l’expérience intime et personnelle de genre faite par chacun·e, elle peut être complètement masculine ou féminine ou se situer en dehors de la binarité du masculin/féminin. Le genre assigné à la naissance est le sexe légal qui a été inscrit sur l’acte de naissance de la personne. Dans le droit français, il est soit masculin, soit féminin.
Seule la personne concernée est capable de connaître sa propre expérience intime et personnelle de genre, et donc son identité de genre. Elle seule peut ainsi déterminer si elle est trans ou non : c’est le principe d’autodétermination.
- Un garçon trans, un homme trans, ou une personne transmasculine, est une personne assignée fille à la naissance qui ne s’identifie pas dans ce genre : elle peut faire le choix d’une transition plus ou moins masculinisante.
- Une fille trans, une femme trans, ou une personne transféminine, est une personne assignée garçon à la naissance qui ne s’identifie pas dans ce genre : elle peut faire le choix d’une transition plus ou moins féminisante.
On parle d’une personne trans en utilisant les accords et les pronoms en adéquation avec l’identité qu’elle affirme, peu importe ses choix de transition. Le terme trans est un adjectif. On dira ainsi une personne trans et non un·e trans.
Une transition est un ensemble de démarches qu’une personne trans peut effectuer pour exprimer au mieux son identité de genre. Il n’existe pas de parcours-type plus légitime qu’un autre pour y parvenir.
Chaque parcours peut comprendre ou non des éléments médicaux (hormones, chirurgies diverses, épilations, orthophonie…), mais aussi des démarches légales (changement de prénom, de mention de sexe à l’état civil) et sociales (coming-out, prénom d’usage, vêtements, habitudes de vie…). Chacun·e est libre de faire les démarches qu’iel pense nécessaires, et dans l’ordre souhaité. Il n’y a pas d’obligation.
Une transition ne se limite pas à des phases d’action. Elle peut aussi intégrer des périodes de questionnement et des pauses, volontaires ou subies. Il n’y a pas de limite de durée à un parcours de transition. Chacun·e est libre d’arrêter, de reprendre, de revenir sur ses décisions, de se questionner… en somme de faire son parcours à son rythme.
Une transition ne nécessite pas forcément de parcours médicalisé. La transition sociale est pour certaines personnes suffisante. Elle peut passer par la reconnaissance de son genre par son entourage (famille, ami·es, école…), par un prénom d’usage et/ou par des changements vestimentaires ou dans ses habitudes de vie (sport, loisirs…). Toutefois, les personnes qui souhaitent avoir recours à des actes médicaux doivent pouvoir choisir librement lesquels et dans quel ordre et consulter les professionnel·les de santé qu’elles jugent utiles.
Il n’existe en France aucun texte législatif qui fixe de délai légal ni d’obligation de suivi psychiatrique ou psychologique pour effectuer une transition, qu’il s’agisse d’accéder à un traitement hormonal, à une chirurgie ou de procéder à des changements administratifs.
Un·e mineur·e peut aussi entamer un parcours de transition avec l’accord de ses responsables légaux. Pour les mineur·es, il y a des spécificités :
Avant la puberté
- Aucune intervention médicale n’est réalisable. Un accompagnement pédopsychiatrique du jeune et de sa famille peut toutefois être proposé si nécessaire.
- L’exploration de genre du jeune, et éventuellement sa transition sociale, lorsqu’elles sont demandées par le jeune, doivent être soutenues. Son identité de genre, émergente, ne doit pas être réprimée, quelle qu’elle soit. Il faut ainsi faire attention à ne pas réprimer ou souhaiter réprimer son identité de genre ou celle de son enfant par simple conformité sociale. Il convient aussi de ne pas imposer une injonction qui enfermerait l’enfant dans un genre qu’iel aurait manifesté à un moment donné. Bref, rester ouvert et à l’écoute de l’enfant.
- Le changement de prénom à l’état civil est également réalisable, comme pour tous les enfants, cis ou trans.
À partir de la puberté, plusieurs options de soins peuvent être évaluées, par l’adolescent·e, ses parents, et les professionnel·les de santé :
- Les retardateurs de puberté sont généralement proposés au début de l’adolescence. Ils servent à soulager l’adolescent·e face à un développement pubertaire qui lui est insupportable et lui permettre de mûrir sa réflexion. Ils nécessitent une surveillance régulière, notamment au vu de ses effets indésirables pour l’adolescent sur sa santé osseuse. Ils ont des effets entièrement réversibles sur le plan de la fertilité.
- Les hormones sexuelles (testostérone ou estradiol) sont généralement proposées plus tard dans l’adolescence. Elles servent à ce que le développement pubertaire se fasse dans le sens de l’identité de genre de l’adolescent·e si celle-ci ne correspond pas à son genre d’assignation : féminisant ou masculinisant. Elles nécessitent un suivi régulier, et ont des effets potentiellement durables sur le plan de la fertilité, justifiant de proposer en amont une consultation de préservation de fertilité.
- Les chirurgies du torse sont généralement proposées tard dans l’adolescence. Elles visent à améliorer le bien-être des adolescents transmasculins, mais ont des effets durables et nécessitent un soin post-opératoire régulier, notamment autour des cicatrices.
- Aucune chirurgie génitale n’est proposée avant la majorité.
- Aucune intervention médicale ne peut être imposée sans le consentement de la personne concernée et de ses responsables légaux. Quoique très rares, des regrets éventuels doivent être anticipés par l’adolescent·e, qui doit être informé·e du caractère durable de certaines options de soins, et du caractère potentiellement évolutif de l’identité de genre.
Le changement de sexe à l’état civil, pour les mineur·es non émancipé·es, est possible quoique très difficile d’accès (cf. guide du GIAPS).
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